De meilleures politiques peuvent rompre le lien entre prospérité et émissions de carbone, selon la CNUCED

Réduire les émissions de dioxyde de carbone tout en construisant un avenir durable nécessite une action urgente et décisive pour séparer la prospérité économique et l’accès à l’énergie des émissions de dioxyde de carbone, selon un rapport de l’ONU pour le commerce et le développement (CNUCED).

Les émissions de dioxyde de carbone par habitant des pays développés restent plus de deux fois supérieures à celles des pays en développement. Les émissions sont principalement générées par les pays développés et les pays en développement à revenu intermédiaire.

Les économies les plus pauvres contribuent peu au total mondial. Par exemple, les pays les moins avancés représentent moins de 4 pour cent, mais sont pourtant confrontés à des risques plus importants liés au changement climatique et aux catastrophes qui y sont liées.

Selon un rapport de la CNUCED, réduire les émissions de dioxyde de carbone tout en construisant un avenir durable nécessite une action urgente et décisive pour séparer la prospérité économique et l’accès à l’énergie des émissions de dioxyde de carbone. Les progrès vers l’accès aux énergies renouvelables et l’objectif de développement durable 7 de l’ONU sont au point mort pour la première fois depuis plus d’une décennie, a déclaré l’organisation des Nations Unies.

La courbe ne s’infléchit pas assez vite, a noté la CNUCED dans un communiqué.

L’expansion des capacités des pays à produire de l’énergie renouvelable réduit leur dépendance aux combustibles fossiles et peut réduire considérablement les émissions de dioxyde de carbone.

De plus, les technologies d’énergies renouvelables et leurs solutions hors réseau et mini-réseaux pourraient fournir de l’électricité à des millions de personnes vivant sans électricité – un facteur clé du développement et de la croissance économique.

Malheureusement, les progrès vers l’accès aux énergies renouvelables et vers l’objectif de développement durable (ODD) 7 des Nations Unies sont au point mort pour la première fois depuis plus d’une décennie, a déclaré la CNUCED. En 2022, 685 millions de personnes n’avaient toujours pas accès à l’électricité, même si la grande majorité d’entre elles vivent dans des zones dotées d’abondantes ressources en énergies renouvelables.

Entre 2020 et 2022, les cinq principaux exportateurs de produits utilisés dans les chaînes de valeur de l’énergie solaire et éolienne ont fourni 40 % des exportations mondiales. Cette concentration est particulièrement élevée pour les biens intermédiaires, tels que les plaquettes de polysilicium pour les cellules solaires et les rotors d’éoliennes, dont la production est à forte intensité énergétique et capitalistique.

Pendant ce temps, la plupart des pays en développement retombent dans des schémas commerciaux historiques. Même si la Chine est devenue l’un des principaux producteurs et exportateurs de technologies liées aux énergies renouvelables, la plupart des pays en développement restent des exportateurs nets de matières premières.

Cependant, ils sont des importateurs nets de produits manufacturés destinés aux technologies de l’énergie solaire et éolienne, manquant de précieuses opportunités d’industrialisation durable, a observé la CNUCED.

Les coûts élevés de la politique commerciale limitent également les opportunités pour les pays en développement. Le rapport Powering Trade de la CNUCED montre que les politiques commerciales actuelles sont souvent incompatibles avec les objectifs mondiaux de transition énergétique, d’accès universel à l’énergie et de développement durable.

Pour les pays en développement en particulier, définir la bonne politique commerciale est un exercice d’équilibre délicat, dans la mesure où les droits de douane constituent également une source de revenus importante. Les droits de douane moyens sur les biens utilisés pour produire des technologies d’énergie solaire et éolienne varient de 2,5 pour cent en Asie et en Océanie à 7,1 pour cent en Afrique, les mesures non tarifaires augmentant encore les coûts commerciaux, indique le rapport.

Le rapport de la CNUCED souligne le potentiel de renforcement de l’intégration régionale dans les pays du Sud en s’attaquant aux mesures tarifaires et non tarifaires.

La réduction des tarifs douaniers intra-régionaux et des coûts de mise en conformité associés aux mesures non tarifaires pourrait permettre des économies d’échelle, promouvoir les investissements et renforcer le commerce Sud-Sud. La réduction des coûts d’importation des biens intermédiaires aiderait également les pays en développement à entrer dans les chaînes de valeur de l’énergie solaire et éolienne au stade de l’assemblage, note-t-il.

Inverser la trajectoire des émissions de dioxyde de carbone et construire un avenir durable nécessite une action urgente et décisive pour séparer la prospérité économique et l’accès à l’énergie de ces émissions, a-t-il noté.

Ajuster les politiques commerciales pour refléter les réalités de l’urgence climatique peut libérer tout le potentiel des énergies renouvelables, favorisant ainsi une croissance durable et inclusive, ajoute le rapport.

Bureau de presse Fibre2Fashion (DS)